Le jeudi 20 octobre, cet événement, financé par la délégation départementale aux droits des femmes et à l’égalité des Pyrénées-Atlantiques, proposé par l’ANEFA et animé par l’AGROCAMPUS 64 a mis en valeur, des femmes et des hommes qui ont témoigné pour montrer l’importance de la place de la femme dans l’agriculture devant une centaine de personnes (adultes en formation, étudiants et lycéens en formation agricole, professionnels, élus du territoire) avant de poursuivre avec des ateliers participatifs l’après-midi.
Les Tables Rondes
Après un accueil de M. SOMMER, Directeur de l’Agrocampus 64 et l’introduction de Mme PELISSIER SEVERAC, déléguée du Préfet à l’égalité Homme Femme sur le département, qui a rappelé à quel point les journées de sensibilisation comme celle-ci étaient importantes, et permettaient de faire évoluer les mentalités, les témoignages ont démontré que les femmes étaient capables d’assumer ce métier difficile, mais qu’il restait encore quelques stéréotypes : Certains commerciaux, qui, en arrivant demandent « Où est le patron Madame ? et à qui elles répondent, “Il est devant vous, la patronne c’est moi. »
La première à témoigner, Sandrine BARUS, cheffe d’exploitation, en production Myrtilles et élevage bovin bio, indique : « On nous donne l’impression qu’il faut être encore meilleure, qu’on a besoin d’aide, alors que non, j’arrive à faire les choses mais ……d’une autre façon…d’ailleurs les hommes utilisent parfois mes astuces pour se faciliter la tache ».
Valérie CAZALE, infirmière en réa reconvertie en cheffe d’exploitation en élevage porcin, rétorque avec le sourire : « Il a fallu faire le point avec certains confrères en précisant que je n’étais pas là que pour la photo ». En effet, elle a développé les activités de la ferme pour devenir co-gérante avec son conjoint. Quant à Léa VAESKEN, salariée à l’exploitation du lycée agricole de Montardon, elle a fait ses premières armes dans une bananeraie en Martinique « Au début, c’était compliqué mais je ne regrette pas ! Le nombre de fois où on a voulu faire mon travail à ma place : tu es sûre que tu n’as pas besoin d’aide ? que ce n’est pas trop lourd ? Mais avec patience et pédagogie, ça fonctionne et cela forge le caractère ».
Franceline EMPEYROU-ARRUHAT , Maraichère, tient un discours d’espoir : « Les générations d’hommes évoluent, et il y a beaucoup d’espoir, ça va finir par se féminiser et puis les hommes machos vont finir par partir à la retraite ! »
C’est ce que l’on a pu constater avec les jeunes lauréates du TIEA 2021, les demoiselles de Montardon”, fraîchement sorties du lycée, et pour certaines, en poursuite en formation ingénieur. Pour elles, il n’y a pas de sujet “ quand j’arrive sur une exploitation, je ne me demande pas si je suis un homme ou une femme, donc il n’y a aucune différence pour mon interlocuteur non plus !”
On a pu constater cette évolution du statut de la femme agricultrice via une présentation de Mme POUEYMIROU-BOUCHET, élue de la commission des agricultrices, qui a rappelé que le mot “agricultrice” n’était apparu dans le Larousse que dans les années 60 et la MSA a rappelé que maintenant les statuts protégeaient mieux les coinjointes en leur fournissant une vraie couverture sociale.
Enfin, grâce aux chiffres de l’emploi et de la formation on a pu mesurer le ressenti des témoins ; en effet, Sylvain GRANGET, Responsable du GEIQ Agri Qualif a précisé : “Il y a une dizaine d’années, on comptait 25% de femmes contre 47% en 2021. Donc, on voit une vraie évolution et les employeurs n’ont plus de freins quant à l’embauche d’une femme dans ce secteur. D’ailleurs, il y a également de plus en plus de candidatures de femmes, cela évolue et elles ont prouvé par l’investissement et la détermination qu’elles ont une place prépondérante ». Michel COVEZ, chargé de mission du GEIQ rajoute « Les exploitations rajeunissent, les personnes en poste se sont rencontrées à l’école où ils ont toujours connu la parité donc les chefs d’exploitations sont plus ouverts d’esprit »
Sur la plan de la formation, Mme MIRASSOU, proviseure adjointe du lycée de Montardon et Mme ROBION de la DRAAF, Responsable d’unité Animation des politiques et des réseaux de la DRAAF Nouvelle Aquitaine indique que « les filles arrivent en nombre dans le secteur de la production et diminuent dans le service » et au lycée agricole de Montardon, on constate une quasi parité dans les formations depuis quelques années avec une augmentation des filles en BTSA ACSE, qui était une filière plutôt masculine.
La matinée s’est terminée par un rappel des politiques publiques locales et nationales menées sur ces thématiques par Stéphane BONNASSIOLLE, Maire de Montardon, Bernard PEYROULET Président de la CCLB et Mme PELISSIER
Les ateliers
Tous les intervenants ont été conviés à un buffet, élaboré par l’équipe cuisine du LEGTA, avec des produits locaux. ce moment a permis d’échanger, de continuer les discussions sur le métiers d’agricultrice.
L’après-midi, tous les apprenants se sont retrouvés autour de divers ateliers : bouturage, simulateur de conduite , visite de la halle technologique, ”agri” escape game, …où ils ont pu expérimenter et échanger sur la thématique du jour.
L’ANEFA 64 et l’AGROCAMPUS 64 remercient les intervenants, partenaires qui ont participé au succès de cette journée.